Matchmaking circulaire et oser innover

Entretien

studio les. un entremetteur circulaire
studio les. - Annemie Engels

studio les. un entremetteur circulaire

Ce n'est un secret pour personne : l'évolution vers des économies, des modèles commerciaux et une conception de produits plus circulaires commencerait lentement, mais sûrement, à façonner un nouveau monde. De nouvelles idées, de nouvelles façons de penser, d'agir, de partager, créent de nouveaux emplois et de nouveaux profils professionnels, comme le « Matchmaking circulaire » par exemple.  
Ce n'est pas la dernière tendance en matière de sites de rencontre, mais des rencontres parfaites pour démarrer et maintenir une économie de plus en plus circulaire. L'une de ces entremetteuses est Annemie Engels, femme-entrepreneure anversoise, visionnaire derrière le « studio les. ». Entremetteuse circulaire, gestion de la co-création, conception à partir de déchets.  
« studio les. » met en relation des entreprises et des personnes afin de réutiliser différents flux de déchets pour de nouvelles applications et de co-créer des produits circulaires au sein d'une économie sociale. C'est « studio les. » en quelques mots. Nous avons discuté avec Annemie de la circularité, de la durabilité, des tendances, des nouvelles générations et de notre monde dans son ensemble. Nous avons entendu le point de vue d'une femme courageuse avec une vision du changement.
Nous avons tous besoin d'un peu plus de courage. À de nombreux niveaux, nous devons commencer à penser différemment. Ce changement de cap, qui nous éloigne de ce que nous connaissons et nous dirige vers quelque chose de nouveau, entraîne beaucoup d'incertitudes et un manque de clarté. Nous ne savons pas ce qui va se passer, nous ne connaissons pas les résultats, mais nous décidons de nous lancer quand même. C'est ça, l'innovation.
« L’innovation profonde dans le domaine de la circularité est encore un travail de pionnier », poursuit Annemie. « Il existe encore beaucoup d’incertitudes autour de la circularité. Je suis parfois étonnée de constater que de nombreuses entreprises et personnes belges ne sont pas très bien informées sur la législation relative à la durabilité et à un avenir plus durable. De nombreuses entreprises sont encore en phase de découverte en matière de législation environnementale ».
Annemie nous explique que, oui, il existe une législation, mais que parfois la communication et l'information n'atteignent pas toujours les bonnes personnes. Presque tout le monde est conscient que le changement est nécessaire et beaucoup de gens veulent promouvoir ce changement, mais n'ont pas toujours les bonnes informations ou les moyens (financiers) pour le faire. 'studio les.' et les matchmakers circulaires soutiennent les entreprises dans l'information et la transition circulaires et durables. 
La circularité doit être abordée au niveau sectoriel et avec le soutien des pouvoirs publics. C'est ainsi qu'un véritable changement peut se produire.
Tissé
« studio les. » se concentre sur la co-création, la collaboration et le partage ouvert, en mettant en avant la vision selon laquelle ensemble nous pouvons aller plus loin et créer un impact plus systémique. « La circularité doit être gérée au niveau sectoriel et avec le soutien du gouvernement », estime Annemie. « De cette façon, un véritable changement peut se produire ».
Ce qui ressort, c'est qu'Annemie croit en un avenir de changement et au pouvoir du « nous ». « Au début, nous n'y parvenons pas toujours et au fil des phases d'essai, beaucoup de choses peuvent ne pas fonctionner au début, mais nous devons continuer à essayer de découvrir où se trouvent les modèles commerciaux positifs et circulaires. Nous devons oser expérimenter davantage ! »
Annemie parle avec passion de la différence entre entrepreneuriat et innovation. « Quand on veut vraiment innover, il faut investir de la recherche, du temps et de l’argent. Il faut oser aller plus loin que ce que l’on connaît déjà. Emballer son quotidien dans un nouveau manteau, ce n’est pas de l’innovation. C’est surexploiter son produit. Il est sain de rechercher et de proposer de nouveaux produits et services et c’est nécessaire dans notre monde d’aujourd’hui pour faire face aux grands changements qui nous attendent. »
Il s'agit de changer d'état d'esprit, d'oser innover
Annemie est une réaliste positive : « Oui, il est vrai que la conception circulaire et la co-création sont plus chères que la plupart des produits et services que nous trouvons aujourd’hui sur le marché, mais nous devons commencer à comprendre qu’à l’heure actuelle, nous ne payons pas toujours le véritable prix de ce que nous achetons. Bien souvent, le prix cache ce que le produit ou le service a coûté aux humains et à notre planète. Il est temps de faire les choses correctement, même si, au début, une entreprise peut faire moins de bénéfices, cela changera au fil du temps ».
Interrogée sur les visions des jeunes générations, Annemie estime que la génération Z est plus avancée dans la pensée circulaire et a des attentes différentes des marques et des entreprises par rapport aux générations précédentes. Même si elle l’admet, elle remet parfois en question la profondeur de leurs convictions. « J’ai parfois des sentiments mitigés à propos de la génération Z. Ils semblent plus conscients, mais en même temps consomment facilement de la mode ultra-fast et du mobilier fast-furtif, puis les combinent souvent avec des achats plus durables. Leurs points de vue et leurs intentions semblent un peu flous, mais une conscience croissante semble présente ».
Notre conclusion : Annemie est une casse-cou circulaire avec une vision positive de l’avenir et une volonté de contribuer au changement. « Je crois aux entreprises progressistes qui investissent, changent et innovent avec la bonne idéologie », dit-elle.